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pb 38 v

maistre et gouverneur de Haynau, de Hol
lande et de Zeellande. Et se parti depuis
asséz tost a privee mesgnie et vint a Dour
drecht en Hollande et la monta en mer
pour arriver en Engleterre.
SHF 1-98 sync Vous avéz oy comment mesire Jehan de
Hainau demoura gouverneur de
III paÿs si obeirent en avant tous les
barons, les chevaliers et les hommes des dessus
dis paÿs a lui comme a leur seigneur jusques
a son retour d’Engleterre. Si se tint le dit
mesire Jehan de Haynau en la ville de Mons
et pourvei le paÿs et garny bien et
souffisant de toutes bonnes gens d’armes
especialment sur les frontieres de France et
envoia IIII chevaliers en la ville de Valenciennes
pour aidier a garder et conseillier la ville,
les bourgois et la comunauté. Ce fu le
sire d’Antoing, le sire de Wargny, le sire
de Gommegnies et mesire Henry de Husphalize.
Et envoia le seneschal de Haynau, monseigneur
Gerart de Warchin atout C lanches de
bonnes gens d’armes en la ville de Mau
buege et mist le mareschal de Hainau,
monseigneur Thierry de Walecourt, en la ville
du Quesnoy. Et le seigneur de Potielles
en la ville de Landrechies. Aprés il mist
en la ville de Bouchain III chevaliers
alemans, qui tous trois se nommoient
mesire Conrart. Et envoia a Escanduevre
monseigneur Girart de Sassegnies. Et aussi en
la ville d’Avesnes le seigneur de Fauquemont.
Et ainsi par toutes les forteresces de
Haynau voire sus les frontieres du roy
aume. Et pria et enjoingny a chascun
de ces cappitaines qu’ilz fussent soingneux
pour leur honneur d’entendre a ce qui
leur estoit enchargié. Et ilz lui orent en
couvent. Si se trait chascun sire et cappitaine
avec ses gens en sa garnison et entendirent
a remettre en point garnir et pourveir.
SHF 1-99 sync Des courses que les Tournesiens et les
Flamens firent l’un contre l’autre.
Quant le roy de France ot oy recorder
comment les Hainiuers avoient ars
ou paÿs de Tierrasse pris et occiz ses chevaliers
et destruite la bonne ville d’Aubenton,
sachiés qu’il ne prist mie ceste chose en
gre mais commanda a son filz le duc de
Normandie qu’il meist une grosse chevau

chiee sus et s’en venist en Hainau et sans
deport atournast tel le paÿs que jamais
ne fust recouvré. Et le duc respondi qu’il
le feroit voulentiers. Encore ordonna le
roy de France le conte de Laille, Gascoing, qui
se tenoit deléz lui adont a Paris et qui moult
amoit qu’il meist sus une chevauciee de
gens d’armes et s’en alast en Gascoingne
et y chevauçast comme lieutenant du roy de
France et guerroiast durement Bordeaux
et Bordelois et toutes les forteresces qui
la se tenoient pour le roy d’Engleterre. Le
conte dessus dit obey au commandement du
roy et se parti de Paris et fist mandement
a Thoulouse a estre aux Closes Pasques lequel
mandement fu tenu ainsi que vous orréz ça
en aprés quant temps et lieu sera. Encore
renforça grandement le roy de France l’armee
qu’il tenoit sus mer et la grosse armee
des escumeurs. Et manda a monseigneur Hue
Kieret et a Barbenaire et a tous autres
cappitaines qu’ilz fussent soingneux d’eulz
tenir sur les mettes de Flandres et que
nullement ilz ne laissassent le roy d’Engleterre
repasser ne prendre port en Flandres
et se par leur coulpe en demouroit il les
feroit morir de male mort. Avec tout
ce vous avéz bien oy recorder comment
les Flamens s’estoient aliéz au roy d’Engleterre
et lui avoient fair enchargier les armes
de France et ce roy englois les avoit
absolz d’une grant somme de florins dont
de jadis ilz estoient obligués au roy de
France. Quant le roy Phelippe sçot ce il leur
manda par VII prelat soubz l’ombre du
pappe qu’ilz tenissent estable leur serement
autrement il getteroit une sentence entre
eulx. Nonobstant ce et la petite informa
tion qu’ilz avoient eu filz se vouloient
recongnoistre et retourner a lui et a la
couronne de France et relenquir ce roy
d’Engleterre qui enchainte les avoit il
leur pardonroit tous mautalens et leur
quitteroit la dicte somme et leur seelleroit
pluseurs belles franchises en son royaume
les Flamens respondirent qu’ilz se tenoient
bien pour absouls de tout ce dont obligiés
estoient quant au roy de France. Quant
le roy de France oy ce il s’en complaint au
pappe Clement VIe qui regnoit pour le pb 39 r

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