par telle maniere que il
convint le vireton chacier oultre, et fu depuis plus d’un mois que du brach il ne se pouoit aidier
et le portoit en escharpe.
SHF 3-115 sync
Endementres que le mareschal de l’ost
au duc de Lancastre chevauchoit ainsi ens ou
paÿs de Galice, et que il faisoit le
paÿs tourner en obeïssance devers le duc et la duchesse, se tenoient le duc et sa femme et leurs enfans en la
ville de Compostelle, que on
dit de Saint Jaques en Galice, et ooient souvent nouvelles du roy de Portingal et
le roy d’eulx, car ilz envoioient toutes les sepmaines et escripsoient l’un a l’autre de leur
estat et de leurs besongnes. D’autre part aussi, le roy Jehan de Castille se tenoit pour
ces jours en Val d’Olif et estoient ces chevaliers de France daléz
lui, ausquelz moult souvent il parloit de ses besongnes et s’en conseilloit, car tout ce que les
Englois faisoient et comment ilz se maintenoient, il le savoit bien; tous les jours
en ooit il nouvelles et leur
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disoit: "Biaux seigneurs, je
m’esmerveille de ce que confort plus grant il ne me soit encores venu de France
pour remedier a mes besongnes, car mon paÿs se part et perdera qui ne ira au devant.
Les
Englois tiennent les champs, et si sçay de verité que le duc de Lancastre et le
introduc de Portingal ont esté ensamble au pont
de More, et ont fait la conjointement grans aliances ensamble et doit mon adversaire de
Portingal avoir a femme par mariage l’une des filles du duc, car il li a prommis; et
si trestost comme il l’ara espousee, et l’esté ou le printemps entrera, vous verréz ces deux puissances conjoindre ensemble et entrer en mon païs. Si me donront trop
a faire." "Sire," respondoient les chevaliers de France,
pour le roy apaisier et conforter, "ne vous soussiéz de riens; se les
Englois gaingnent a ung léz, ilz perdent a l’autre. Nous savons de verité que le roy de
France, a plus de C
M hommes tous arméz, est ores entré en
Engleterre et destruit et conquiert tout le paÿs; et quant cela sera acompli et
que il ara contourné tellement toute
Engleterre en subjection que jamais ne se
relevera, le roy de France et sa puissance entreront en leur navie, qui est si grande et
si grosse, et venront arriver a La Calongne sur le temps d’esté et reconquerront
plus sur ung mois que vous n’avéz perdu en ung an, et sera enclos le duc de Lancastre
de telle maniere que vous l’en verréz fuir en
Portingal. Ainsi auréz vous vengance
de voz ennemis et soiéz certain que, se les besongnes de France ne feussent pour
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