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peut oncques depuis le
roy de Navarre amer et luy
tollit a son pouoir toute sa
terre de Normandie
." "Penséz
vous", disoient les autres, "que
si le roy Charles, le pere
du roy, vivoit, qui tant amoit
le connestable, qu’il ne luy
deust pas aider? Par Dieu,
si feroit. Il feroit guerre
au duc de Bretaigne et luy
touldroit sa terre, combien
que il luy deust couster."
Ainsi et en plusieurs manieres
en parloit on ou royaume
de France
. Car toutes gens
disoient que il avoit mal
fait. Or fut advisé et
regardé des oncles du roy
et du conseil pour adoulcir
les choses et le peuple
qui trop mal se contentoit
du duc de Bretaigne. Et
pour les besongnes mettre
et reformer en droit que
ung pelat et troys barons
saiges et vaillans hommes
seroient envoiéz devers
le duc de Bretaigne pour
parler a luy et pour ouïr
ses raisons pour luy fere
venir a Paris ou ailleurs,
la ou le roy vouldroit luy
excuser de ce que il avoit
fait. Si furent nomméz tout

premierement l’evesque de
Beauvoys, messire Mille
des Dormans, ung saige et
vaillant preudomme et beau
langagier, avecques luy messire
Jehan de Veane, messire Jehan
de Bueil et le seigneur de
La Riviere. Ceulx furent
chargéz quelle chose ilz
devoient dire et faire, par
espicial pour luy mieulx
informer de la matiere de
toutes les besongnes. L’evesque
de Beauvoys s’en vint au
Montlehery ou le connestable
se tenoit car la ville et le
chastel se tenoit sont a luy,
et toutes les appandances
le roy Charles luy donna
et a ses hoirs. L’evesque
de Beauvoys la estant, une
malladie le print dont il
s’alitta et fut quinze jours
en fievres et en maladie
et puis mourut. Si eut
le preudomme grant plainte
ou lieu de l’eveschié de Beau
voys, et fut envoyé l’evesque
de Langres. Celuy se mist
ou chemin de Bretaigne
avec les dessus ditz.
On me pourroit
demander qui voudroit
dont telles choses me viennent pb 260 v