Ernault, il est ainsi que
je vous di, et hastivement
nous en orrons nouvelles.
Mais oncques le
paÿs
de Bierne ne perdit
tant puis cent ans
en un jour, comme il
a
perdu
en a ceste fois en
Portingal."
¶ Pluiseurs
chevaliers et escuiers
qui estoient la presens
qui ouÿrent et enten
dirent le conte parler,
noterent et gloserent
ces parolles. Et dedens
dix jours appréz on
sceut la verité par ceulx
qui a la bataille
avoient
esté, et qui raconterent
premierement au conte
et appréz a tous
ceulx qui
ouÿr les vouloient toutes
les choses en la fourme
et maniere comme a
Ju
berot elles avoient esté.
¶ Lors renouvela le
dueil du conte et
de ceulx du paÿs, les
quelz y avoient perdu
leurs freres, leurs peres,
leurs seigneurs et leurs
amis.
¶ "
Sainte Marie!"
dis je a l’escuier qui
me
comptoit son compte
it,
"Et comment le peut
le
conte de Foix si tost sça
voir ne presumer comme
du jour a l’endemain?
Je le sçauroie volentiers."
"Par ma foy," dit l’escuier,
"il le
sceut bien comme il
apparut." "Dont est il
devin," diz je, "ou il a
les messaigiers qui che
vaulchent avec le vent.
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