pb 224 vque ilz ne s’osoient bonnement asseurer l’un avecques
l’autre le sei
gneurs de
France aller a
Calais et les
seigneurs d’
Engleterre aller a
Boulongne, que le
parlement et le traicté seroient assis
et mis en un chemin de ces
deux
villes, au dessus de
Wissan, en
ung villaige et une eglise que on
appelle Lolingen. La vindrent
toutes les parties, et la furent touz les seigneurs et leurs
conseillers par plusieurs journees, et parlamenterent ensemble,
et la estoit le
conte
de Flandres, et la
furent fut sur les
champs tendue la grande tente de
Bruges, et donna le
conte
de Flandres a disner, en celle tente, le
duc de Lenclastre et le
conte de Bouquingen et les seigneurs d’
Engleterre, et la furent
les estaz tenuz moult grans de l’une partie et de l’autre.
Mais,
tout consideré et parlamenté, on n’y peut oncques trouver
nulle paix, car les
François vouloient ravoir
Gines et
Calais et toutes les forteresses que les
Anglois tenoient a cest jour
desa la
mer jusques a la
riviere de Garonne, tant en
Normandie comme en
Bretaigne, en
Poitou, en
Saintonge et en
La Rochelle,
laquelle chose les
Anglois
n’eussent jamais fait, et par especial,
rendu
Gines, ne
Calais, ne
Chierebourcq, ne
Bret en Bretaigne.
Si
furent il sur ces traictés plus de trois semaines et pres
que tous les jours il
parlamentoient ou leurs conseillers, ensem
ble. En ce temps trespassa de cest
siecle, en la
duchié de Luxem
bourcq, le
jolis et gentil duc Vincelin de
Boesme, duc de Luxem
bourcq et de Braibant, qui fut en son temps noble, jolis, frisque,
saige, armeré et amoureux. Et, quant yssit de cest siecle, on
disoit adonc que le plus
hault prince et le mieulx enlignagé de
haut ligne et de noble sang et qui plus avoit de
prouchains,
de Chrestienté, estoit mors. Dieux en ait l’ame! et gist en l’
abbaye
de
Waucler dalés Lucembourcq. Si demoura
madame la duchesse
de Brabant
veusve, ne oncques puis ne se remaria, ne n’en eut
voulenté. De la mort du
noble duc furent courroucéz tous
ceulx qui l’amoient.
SHF 2-402 sync
Comment les seigneurs de France et d’Angleterre furent assembléz a tracter paix, et comment la paix n’y peut oncques estre trouvee, et comment le conte de
Flandres mourut
et les ordonnances qui furent faictes a son obseque moult grandes.
Or revenons aux traictés et parlemens qui estoient
mis et assis
Gap: sampling
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