pb 248 vde France, et plus chier
le auroient il a marier en
Baviere que ailleurs, car les
Baviers anciennement
ont toudis esté du conseil de France. A ces parolles
avoit respondu le duc Frederich et
que dit que nenny,
mais son freres aisnéz le duc Estienne de Baviere
en avoit une belle. "Et de quel eage?" respondirent les
oncles du roy. "Entre XIII et XIIII", respondit le duc
Frederich. Dont dirent les oncles
du roy : "C’est tout
ce qu’il nous fault. Vous retourneréz en
Baviere, en
parléz a vostre frere et amenéz vostre cousine en
pelerinage
a
Saint Jehan d’Amiens, et le roy sera contre elle. Se
il la voit, espoir l’acolleral il. Car il voit voulentiers
toutes belles femmes et si les
ayme. Et, si elle lui chiet
en cueur, elle sera royne de France." Ainsi alloient
les
premieres convenences, ne plus n’y eut dit ne fait. Et
n’en savoit le roy de
France nient que on eust parlé
de son mariaige. Et quant le duc Frederich fut
retourné
en
Baviere, il remonstra toutes ces parolles a son frere
le
duc Estienne de Baviere, qui pensa moult longuement
sus, et lui respondit : "Beau frere, je croy bien qu’il soit
ainsi que vous me dictes, et ma fille seroit
bonne
euwreuse, se elle pouoit escheoir ne venir a si haulte
honneur comme d’estre
royne de France. Mais il y a
moult loingtain chemin de icy, et si y a grant regard
a faire une royne et femme de roy. Si seroye trop
courroucé, se on avoit mené
en France ma fille, et
puis elle me feust renvoyee. Je ay asséz
plus chier que
je la marie a mon aise devers moy." Ce fut la
responce que le duc Estienne avoit donné a son frere,
de quoy le duc Frederich se
contenta asséz, et en
avoit avecques sur celle forme escript aux oncles
du roy,
a
son oncle le duc Aubert et a
madame de
Brabant, ausquelx il en avoit
parlé a son retour.
Et cuidoient bien qu’on eust mis en nonchaloir toutes
ces choses.
Et aussi on parloit du mariaige du roy
ailleurs, et si fut le roy asséz tost
accordé a la fille
du duc de Lorraine, car elle estoit moult belle
damoiselle
et de son age ou asséz pres, et de grant
et noble generacion de
ceulx de Bloix. Et
aussi fut
parlé de la fille le duc de Lenclastre, qui puis fut
royne de
Portingal, mais on n’y pouoit trouver
nul bon moien pour leur guerre, si convint la
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