Phillippe,
filz de
roy de
France, duc
de Bourgongne,
conte de Flandres, d’Artois et de Bour
gongne palatin, siree de Salins,
con
te de Rethel et seigneur de Malines,
et
Marguerithe, duchesse, contesse
et dame des païs et lieux dessus diz,
a tous ceulx qui ces presentes
lectres
verront et orront, salut. Sçavoir
faisons que, comme noz bien améz
subjectz
les eschevins, doiens, conseil
et communaulté de nostre bonne ville
de Gand
aient humblement supplié
au roy nostre sire et a nous que d’eulx voul
sissions
avoir pitié, merci et miseri
corde, et que nostre dit seigneur et
nous leur voulsissions
pardonner
toutes les offenses et meffaiz par
eulx et leurs complices commis
et
perpetrer contre
nostre dit seigneur
et nous, et il soit ainsi que nostre
dit seigneur
et nous, aians pitié
et compassion de noz diz subjectz,
par les autres lectres
d’icellui nostre dit
seigneur et les nostres, et pour les
causes contenues en
icelles, aions
remis et pardonné a noz diz
sub
jectz de Gand et a leurs
complices
les dictes offenses et meffaiz, et
aussi leur aions confermé leurs
previlleiges, libertéz, franchises,
coustumes et usaiges, ou cas qu’ilz
viendroient
pleinement a l’obeis
sance de nostre dit seigneur et la nostre,
la quelle grace
et pardon les
diz de Gand et leurs complices ont receu tres
humblement de
nostre dit seigneur
et de nous, et par leurs lectres et
messagiers
sollempnelz en grant
nombre que ilz ont envoié devers
nous et nostre dit seigneur estans
a
Tournay, ont renuncié de nostre dit
seigneur
et nous des graces et par
dons dessus diz, et sont retour
néz de bon cuer a
la vraie obeis
sance de mon dit seigneur et
de nous, en promectant que d’ores
en avant ilz seront bons amis
et loyaulx et vraiz subgiéz a nostre
dit seigneur
souverain et de nous,
le roy, comme leur seigneur souve
rain et de nous, comme leur signeur
naturel, a cause de Marguerithe nostre
compaigne, comme leur dame na
turele et heritiere, pour quoy, nostre dit
nostre seigneur et nous
noz diz subjectz
de Gand
et leurs complices avons
receu en nostre grace, misericorde et
obeissance, et donné
lectres de grace,
pardon et remission purement et ab
soluement, avecques la
restauracion
de leurs previlleiges et usaiges, si come
ces choses et autres peuent plus
plei
nement apparoir par le contenu des
dictes lectres. Aprés lesqueles grace
et
remission, noz diz
subjectz de nostre
bonne ville de Gand nous ont fait
plusieurs supplications, lesqueles
nous avons receues, fait veoir et
visiter diligemment
par les gens
de nostre conseil, par grant et meure
deliberation, lesqueles
veues, pour
le dit commun de tout le païs, pour
eschiever toutes dissentions
qui
d’ores en avant s’en pourroient ensuir,
de nostre grace, pour amour et contem
plation de nos bons subjectz, avons
ordonné sur les dictes supplications
par la maniere
qui s’ensuit. Et pre
mierement, sur ce qu’ilz nous ont
supplié que nous
voulsissions con
fermer les privilleges des villes
de
Courtray, d’
Audenarde, de
Granmont,
Nievle,
Gauvre,
Tenremonde,
Rippemon
de,
Alos, Halst,
Axele,
Donsele,
Brevclier et des chastelleries et plact païs
d’icelles villes, nous avons
ordonné
que les habitans d’icelles dictes villes
verront pardevers nous et
nous
apporteront leurs diz previlleiges,
lesquelz nous ferons veoir par les
gens de
nostre conseil, et, iceulx veüz,
nous en ferons tant que tous
noz
bons
subjectz de Gand et tous ceulx
des bonnes villes par raison estre
contens. Et, se
aucuns des diz pri
villeiges estoient perduz par cas
de fortune ou aultrement, nous
en ferons faire bonne information,
et, ycelle veue, y pourverrons de
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