moy et auréz de moy response te
le par effect, comme en tel cas il
a appartient. Et vous
mercie pour
ceulx de mon costé que de leur sang
avéz plusgrant pitié que vous
n’avéz eu de vostre roy lige et natu
rel seigneur. Et quant a ce que vous
m’avéz escript que cellui qui ne
scet discerner en quel estat il est
soy meismes, vieult
eslire gens sans
aucun reprouche, saichiéz que je
sui et tous ceulx de ma compai
gnie et ainsi le trouveréz et vous
mandons que nous sommes
tous preudeshommes et
loiaulx.
Et pour telz nous reputons
nous tous estre. Et nous avons
bien sceu nous
garder et garde
rons, se Dieu plaist, de faire nul
le autre chose que loyaulx prou
dommes et gentilzhommes doi
vent faire par escripture, par dit
et par fait, mais vous
et voz gens
vous regardéz et prins me rescri
véz sur toutes ces choses vostre in
tention, la quele je desire briefment
sçavoir. Et pour ce que vous
saichiéz et
congnoissiéz et tout
le monde que ce que je vous es
crips et mande, je vueil acom
plir a l’aide de Dieu, j’ay yci fait
mettre le seel de mes armes
et m’y suis soubscript de
ma
propre main, le lendemain du
jour de Nostre Dame, XXVII
e jour
du mois de mars, l’an de Grace
mil quatre cens et deux.
Ci commencent autres lettres envoiees depar
Henrry, roy
d’Angleterre, au duc d’Orliens faisans response a la
lettre precedente intitulee ainsi :
Henrri, par la grace
de Dieu roy d’Angleterre et de Fran
ce Louis de Valois, duc
d’Orliens, vous escripvons,
mandons et faisons sçavoir que
nous avons veü unes lettres fai
sans mention de vostre
intention
le derrenier jour du mois d’ap
vril, que vous
nous avéz envoie
es par
Champaigne, roy d’armes,
et
Orliens, le vostre
herault, en cuidant
avoir donné response a noz lettres
par vous receues le
derrenier jour
de decembre derrenierement pas
sé par
Lancastre, roy
d’armes, nostre
herault, la quele vostre lettre porte date
du XXVII
e jour du mois de mars,
l’an de Grace mil IIII
C et II, et avons
bien entendu le contenu d’icelle.
Et ja soit ce que toutes
choses bien
considerees, et par especial l’estat et
dignité en quoy Dieu par sa gra
ce
nous a mis, point ne deussions
respondre a vostre requeste que faicte
nous avéz ne aux
repplications
adjoustees en icelle toutefoiz puis
que vous touchéz nostre honeur, nous
vous voulons respondre voians
et considerans que en vostre premiere
requeste d’armes
avons faicte,
a la quele nous vous donnasmes
response, vous pretendeistes icelle
avoir procedé tenir desir et jeunes
ce de cuer pour vous acquerir hon
neur et bon
renom a commencier
a venir sçavoir le mestier d’armes.
Si vous semble par vostre
present escript
que icellui vostre desir avéz tourné
moult grandement en frivoles
et
en paroles de tantons, de despiz
et desclande de vostre personne en cui
dant
par aventure que ce tourne
roit a la confusion de nous, la ou
Dieu puet bien et scet
tourner a
la vostre et c’est a bon droit. Si sommes
ores pour tant esmeuz et non mie
sanz cause raisonnable vous donner
response aux principaulx poins
comprins en
voz dittes lettres par la ma
niere comme cy aprés vous pourra
pleinement apparoir. Si
penséz bien
et consideréz qu’il n’appartient point a
nostre estat ne que nous ne pouons
nostre
honneur conserver en tenteries a
vecques vous sur les autres par frivoles
toutes pleines decouverte malice
et de tençon. Et aussi de vous donner response
aucune
se non que tout ce qui a nostre
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