Online Froissart
Facsimile mode    Settings    Browse  |  Collate      
pb 319 r

et priere du dit Wican escripsist au duc
de Bourbon qu’il voulsist tant pour
l’amour de lui travaillier qu’il a
last devers le Saint Pere, le pape
Urbain pour impetrer pour son
chappellain l’eveschié de Wincestre,
et il lui seroit bien courtois a
sa prison. Quant le duc de Bour
bon vit les messaigiers du roy
d’Angleterre et ses lettres, il en
fut moult resjoys. Si monstra
tout l’affaire au roy de France et
ce de quoy le roy d’Angleterre et
messire Guillaume Wikan le
prioient. Le roy lui conseilla
d’aler devers le pape. Si se party
le dit duc a son arroy et exploic
ta tant par ses journees qu’il
vint en Avignon ou le pape Ur
bain pour le temps se tenoit. Car
encores n’estoit il point parti pour
aler a Romme. Au quel Saint Pere
le dit duc de Bourbon fist sa prie
re, a laquelle le pape descendi,
et donna audit duc l’eveschié
de Wincestre
pour faire a sa vou
lenté. Et s’il trouvoit tel le roy
d’Angleterre qu’il lui fust cour
tois et amiable a sa composicion
pour sa delivrance. Il vouloit bien
que le dit Wikan eust la dicte
eveschié. Sur ce retourna le dit
duc de Bourbon en France et de
puis en Angleterre et traicta
de sa delivrance envers le roy et
son conseil. Ainçois qu’il voul
sist monstrer ses bulles. Le
roy, qui moult amoit ce Wikan,
fist tout ce qu’il voult, et fut
le dit duc de Bourbon quitté de

sa prison. Et encores il paia XXM frans,
et messire Guillaume de Wikan demoura
evesque de Wincestre et chancellier
d’Angleterre
. Ainsi se delivroient
les seigneurs de France qui estoient
hostaigiers en Angleterre. Or retour
nerons au fait de Gascoingne ou les
guerres commancierent premierement
pour la cause de l’appel et du ressort.
SHF 1-608 sync Comment le conte de Pierregort, le viconte
de Carmaing, et autres barons de
Gascoingne desconfirent le seneschal
de Rouergue.
Vous devéz sçavoir que le prince
de Galles
prist en grant des
pit l’adjournement que on lui avoit
fait a estre a Paris. Et bien estoit son
entencion selon la response qu’il avoit
dicte et faicte aux messaigiers du
roy que sur l’esté il venroit tenir son
siege et remonstrer sa personne a la
feste du Lendit. Et envoya tantost
devers les cappitainnes des compai
gnes anglois et gascoings qui estoient
de son accord et lesquelx se tenoient
sur la riviere de Loire que ilz ne s’esloignas
sent mie trop, car brief il en auroit
a faire et les embesoigneroit. Des
quelles nouvelles le plus des com
paignes furent tous joyeulx. A ce
n’eust point le prince failli, mais
de jour en jour il aggrevoit d’anfleure
et de maladie, laquelle il avoit prise
en Espaigne, dont ses gens estoient
tous esbahis, car desja ne povoit il
point chevauchier. Et de ce estoit
le roy de France tout infourméz et
de l’estat et affaire de lui, et avoit
par recepte toute sa maladie. Si
le jugoient les medecins et les cirurpb 319 v