Marguerite, comme leur dame
naturelle
et heritiere, pourquoy nostre dit seigneur
et nous
nos diz subgiéz de Gand et leurs
complices avons receuz en
nostre garde et mi
sericorde et obeissance, et donné lectres de
grace, pardon et
absolucion purement et ab
solument, avecques la restitucion de leurs
previleges,
coustumes et usages, si comme
ces choses et aultres peuent plus plaine
ment
apparoir par le contenu des dictes
lectres. Aprés lesquelles graces et remissons,
nos
dis
subgiéz de nostre bonne ville de Gand nous ont fait plusieurs supplications,
les
quelles nous avons receues, fait veoir
et visiter diligemment par les gens de nostre
conseil, par grant et meure deliberacion,
lesquelles veues, pour le dit
commun de
tout le païs, pour eschever toutes discen
cions qui d’ores en
avant s’en peuent
ensuivre, de nostre grace, pour amour et
contemplacion de nos
bons subgiéz,
avons ordonné sur les dictes suplicaci
ons par la maniere qui s’ensuit.
¶ Premierement,
sur ce qu’ilz nous ont suplié que nous
voulsissions
confermer les privileges
des villes d’
Escournay, d’
Audenarde,
de
Grantmont, Nievle,
Tenremonde,
Rupplemonde,
Alos, Haast,
Axele,
Bre
veliéz,
Donze et des
chastellenies et
plat païs d’icelles villes, nous avons
ordonné que les habitans d’icelles villes ven
ront pardevers nous et nous apporteront
leurs
dis privileges, lesquelz nous ferons
veoir par les gens de nostre conseil, et,
iceulx
veuz, nous ferons tant que
nos diz bons
subgiéz de Gand et ceulx
des bonnes
villes, en devront par raison estre comptens.
Et, se aulcuns des diz
privileges estoient
perdus par cas de fortune ou aultrement,
nous en ferons faire
bonne informacion,
et, icelle veue, y pourverrons comme dit est.
Item, sur ce qu’ilz nous ont suplié du
fait de la marchandise, avons
volu et
consenti que la marchandise ait cours
par
nostre païs de Flandres,
en paiant les
deniers acoustuméz.
¶ Item, sur ce qu’ilz
suppliient que, se aulcuns des
habitans
de nostre
dicte ville de Gand ou de leurs
complices estoient arrestéz ou temps
a venir,
en aulcuns païs hors de nostre dit
païs de Flandres, pour occasion des
debas et discencions dessus dis, que de
icelles feissions eulx tenir paisibles,
et nous
leur avons octroyé que, se
aulcuns de eulx estoient arrestéz, comme
dit est, nous les
aiderions et deffendrions
et conforterions de nostre pouoir contre
tous ceulx qui,
par voie de fait, les voul
droient grever ou empechier, comme
bons seigneurs
doivent faire leurs
bons subgiéz.
¶ Item, sur ce qu’ilz nous
ont supplié que tous les prisonniers qui ont
tenu
leur partie, qui sont detenuz par nous
ou noz subgiéz, feissions delivrer,
nous avons
ordonné et ordonnons que
les dis prisonniers, se ilz se sont mis a
raçon, soient delivréz, en paiant leurs
rançon et despens raisonnables, parmi
ce que, se
aucuns des dis prisonniers ou
de leurs parens ou amis charnels
tiennent contre nous
aulcunes forteresces,
ilz les mettront avant toute oeuvre
en nostre main. Et
pareillement feront deli
vréz les prisonniers detenus par
nos diz
subgiéz de
Gand ou leurs complices.
¶Item, en ampliant nostre dicte grace,
avons ordonné et ordonnons que tous
ceulx
qui pour occasion des debas et discencions
qui ont esté derrenierement en
nostre dit païs
de Flandres, qui ont esté bannis de noz
dictes
bonnes
villes de Bruges, d’Yppre et du
païs du Franc ou d’autres villes
ou
lieux de
nostre dit païs de Flandres,
soient remis et restituéz franchement
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