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pb 363 vXVIIIXX III

place, et emmenerent leurs
prisonniers et leur gaing ar
rieres dedens Chierbourc. Si
poués bien croirre que les An
glois
menerent grant joye
celle nuit de la bataille aven
turee, et journee que Dieu
leur avoit donnee. Si fut
le dit messire Guillaume des
Bordes grandement festoié,
conjoÿ et aisé de ce qu’on
peut faire. Car sa personne
le valoit bien. Ceste descon
fiture fut entre Montbourc
et Chierbourc le jour saint
Martin le Bouillant, l’an mil
CCC LXXIX.
SHF 1A-795 sync Quant le roy de France
sceut ces nouvelles
comment la garnison de
Montbourc et son capitaine
estoient mors et prins et que
le païs estoit moult effroyé
de celle desconfiture, le roy
comme sage homme et bien
pourveu en tous ses afaires
y pourveit tantost de remede
et envoia sans delay a Mont
bourc
grans gens d’armes de
rechief pour garder les fron
tieres et les forteresses et le
païs a l’encontre de la garni
son de Chierbourc, et furent
chiefz de ces gens d’armes de
par le roy de France messire
Jehan de Vienne, et messire
Hutin de Bremelles, et tindrent
les marches a l’encontre des
Anglois. Mais depuis par

l’ordonnance du roy de France
ilz abandonnerent Montbourc
et tout le païs, et tout le clos
de Constantin, qui estoit le
plus gras païs du monde,
et fist on toutes les gens, hom
mes et femmes, traire hors
du païs du dit clos de Constan
tin, et habandonnerent villes,
maisons et possessions, et se
retrairent toutes ces gens
pardeça le clos que on dit de
Constantin. Et tindrent les
François au Pont Dune, a Ca
renten
, a Saint Lo frontiere
et aussi par toutes les mar
ches sur l’enclos de Constantin.
Cy fine le premier
volume des cro
niques sire
Jehan Froyssart
,
l’an mil CCC
LXXIX.