En ce parlement de
Bruxcelles fu
rent plusieurs choses dictes
et recor
dees et me semble a ce qu’il me fut
dit que le
roy angloys fut si
conseillé
de ses amis de l’
Empire qu’il feïst
une requeste a
ceulx
de Flandres, c’est
qu’ilz lui voulsissent aydier a par
maintenir sa guerre et deffier
le
roy
de France et aler avecques luy partout
ou il les vouldroit mener. A ceste
reques
te entendirent ilz asséz voulentiers
mais touteffoiz demanderent ilz con
seil
entr’eulx tant seullement et pour
tantost respondre. Et quant ilz furent
conseilléz a grant
loisir ilz vindrent
au
roy et lui distrent: "
Chiers sires,
autreffoiz
nous avéz vous faittes ces
requestes et sachiéz que se nous le pe
ussions faire bonnement
a nostre honneur
et noz fois garder nous le ferions
mais nous sommes sy obligiéz par
foy et par serement et sur deux millions
de flourins a la chambre du
pappe que
nous ne pouons esmouvoir guerre
au
roy de France a
quiconques le soit
sans estre encouru en celle somme
et escheoir en sentence, mais se
vous
vouliéz faire une chose que nous vous
dirons vous y pourverriéz bien de
remedde. C’est que vous vueilléz en
chargier les armes de
France, et
es
cartellé d’
Angleterre et vous appelléz
roy de France
et nous vous demande
rons quittance de noz foiz et vous le
nous donrés comme
roy
de France. Et
par ainsi serons nous absoubz et dispen
séz et yrons partout ou vous
vouldréz
ordonnéz."
SHF 1-89 sync
Comment le roy d’Angle
terre pinst le nom de roy de France et des roberies et pilleries faittes en Angleterre par
le navire du roy de France.
Quant le
roy angloys ot ouy ce point et la
requeste des
Flamens il ot besoing d’avoir son conseil et bon ad
vis, car
pesent lui estoit de prendre les
armes et le nom de
roy de ce dont il n’a
voit
encores riens conquis. Sy ne sa
voit quelle chose lui advendroit ne se
conquerre le
pourroit, et d’autre part
envis reffusoit le confort et ayde des
Flamens
qui plus lui pouoient aydier
a sa besoingne que tout le demourant
du siecle. Sy s’en
conseilla au
duc de
Guerles et au
marquis de Juilliers et a ses plus
secréz aliéz et plus especiaulx
amis. Siques finablement tout pesé
le mal contre le bien
il respondy aux
Fla
mens par l’infourmacion des seigneurs
dessus diz
que s’ilz lui vouloient prommettre
et jurer de luy aydier a maintenir sa
guerre il
entreprendroit cecy de bonne
voulenté et aussi il leur jureroit a aydier
a ravoir
Lisle,
Douay et
Bethune. Lesquelz
respondirent
que ouyl voulentiers. Dont
fut prins un certain jour pour estre a
Gand,
lequel jour se tint et y fut le
roy
d’Angleterre et grant partie des seigneurs
de
l’
Empire dessus nomméz et aliéz avecques
et tous les consaulx de
Flandres generaul
ment et la furent les parolles devant
dittes relatees, proposees,
entendues, ac
cordees, escriptes, jurees et seellees, et
encharga lors le
roy
d’Angleterre les
armes de
France et l’escartela d’
Angleter
re et de la en avant prinst le nom de
roy
de France et l’obtint tant qu’il le laissa
par certaine
composion ainsi que vous
pourréz ouyr cy en avant
recorder en
ceste hystoire.
SHF 1-90 sync
¶ A ce parlement qui fut
a
Gand, il y ot plusieurs parolles dictes
et traittiéz et conseillerent adonc les
seigneurs
qui la estoient que sur l’es
té qui revendroit
et feroient tresgrande
guerre en
France et
proposerent et en
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